Lorsque l'on pense à la conduite avec facultés affaiblies, on pense immédiatement à l'alcool, mais avec la légalisation du cannabis, la conduite avec facultés affaiblies par la drogue est une réalité avec laquelle il faudra composer. Ça devrait d'ailleurs nous préoccuper depuis des années, car, selon diverses études, la chose est courante, et ce, depuis un bon moment déjà.

La nouvelle légalisation fédérale a au moins le mérite de mettre ce dangereux comportement qui demeure illégal sous le feu des projecteurs. Selon le Centre canadien sur les dépendances et l'usage des substances, le nombre d'automobilistes décédés dans des accidents de la route dont le test de dépistage de drogues s'est avéré positif dépasse dorénavant celui des automobilistes qui ont conduit après avoir bu. C'était malheureusement prévisible comme en attestent plusieurs études récentes.

Statistique Canada : 14 % des consommateurs de cannabis ont conduit sous l'influence

ASelon la plus récente enquête nationale trimestrielle sur le cannabis de Statistique Canada, 14 % des consommateurs de cannabis qui sont titulaires d'un permis de conduire ont admis avoir pris le volant d'un véhicule moins de deux heures après avoir consommé cette drogue.

Bureau d'assurance du Canada : 13 % des Canadiens ont déjà conduit sous l'influence du cannabis

Un sondage réalisé par Léger pour le compte du Bureau d'assurance du Canada (BAC) publié au début d'octobre arrive à des résultats semblables. Ce sondage a révélé que 13 % des Canadiens ont déjà conduit sous l'influence du cannabis.

CAA : En Ontario, 1,9 million d'automobilistes ont pris le volant sous l'effet d'une drogue.

Selon une étude d'Ipsos, commandée par la CAA et publiée au début d'octobre, 1,9 million d'Ontariens ont conduit sous l'influence du cannabis et 735 000 l'ont fait au cours des trois derniers mois.

S'attaquer au problème de la conduite sous l'influence de la drogue au Canada

De manière générale, la conduite avec facultés affaiblies diminue chaque année au Canada depuis les six dernières années. L'an dernier, le nombre de cas rapportés par les policiers a diminué de 4 % à 69 000. Il s'agit d'une diminution du nombre d'infractions liées à la conduite en état d'ébriété, qui représentent 95 % des infractions de conduite avec les facultés affaiblies.

Inversement, on observe une hausse du nombre d'infractions de conduite avec facultés affaiblies par la drogue. L'an dernier, 3 489 infractions ont été rapportées, soit 10 % de plus que l'année précédente. Et même si ces chiffres demeurent faibles comparativement à ceux de la conduite avec facultés affaiblies par l'alcool, on s'attend à une hausse marquée dans les années à venir, et ce principalement pour deux raisons.

  • Davantage de policiers sont désormais habileté à repérer les conducteurs intoxiqués par la drogue et l'on forme davantage de policiers chaque jour. À l'heure actuelle, 13 000 agents sont en mesure d'effectuer un test de sobriété normalisé sur le terrain et 833 agents sont spécialisés en reconnaissance d'usage de drogue.
  • Le gouvernement fédéral vient d'approuver l'usage d'un appareil de dépistage portatif semblable à un ivressomètre, qui peut détecter la présence de THC dans la salive.

L'augmentation du nombre de policiers formés à la détection de la conduite en état d'intoxication par la drogue et l'usage d'un appareil de dépistage ont fait leur apparition au Canada au cours de la dernière année en prévision de la légalisation du cannabis.

Conséquences pour les contrevenant(e)s

Les automobilistes qui prennent la route après avoir fumé du cannabis encourent désormais une plus grande chance de se faire prendre. Et parce que leurs facultés sont affaiblies, peu importe la substance, ils s'exposent à d'importantes sanctions. Suspension de permis de conduire, amendes, saisie de véhicule, accusations criminelles et peines d'emprisonnement attendent ceux et celles qui choisissent de conduire sous l'effet de la drogue.

Une condamnation pour conduite avec facultés affaiblies par l'alcool, le cannabis ou une combinaison des deux, paraît au dossier de conduite des années durant et fait considérablement augmenter le prix de l'assurance auto du contrevenant.

Éviter de conduire sous influence

Tout le monde sait qu'on ne devrait pas conduire en état d'ébriété et la même chose s'applique à la consommation de cannabis. Après une soirée trop arrosée ou trop enfumée, on a toujours le choix de confier le volant à un conducteur en état de conduire, de demander à quelqu'un de venir nous chercher, de passer la nuit sur place, de prendre le transport en commun ou d'appeler un taxi ou un service de covoiturage. Rien ne justifie de prendre le volant sous l'influence.